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La référentialisation est le processus et le référentiel le produit

Suite à ma participation à la conférence de consensus « métier de formateur » à Bruxelles (26 septembre 2018), un questionnement semble récurant. Les formateurs sont confrontés à une multitude de contraintes, d’injonctions ou d’objectifs dont il est parfois difficile de connaître la portée ou la priorité. En fait, la fonction de formateur s’inscrit dans une approche multi référentielle qu’il est important de repérer et de caractériser.
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Thierry Ardouin
Community Collaborator (Silver Member).

Suite à ma participation à la conférence de consensus « métier de formateur » à Bruxelles (26 septembre 2018), un questionnement semble récurant. Les formateurs sont confrontés à une multitude de contraintes, d’injonctions ou d’objectifs dont il est parfois difficile de connaître la portée ou la priorité. En fait, la fonction de formateur s’inscrit dans une approche multi référentielle qu’il est important de repérer et de caractériser.

L’approche multi référentielle en formation n’est pas nouvelle et a été travaillée notamment par Jacques Ardoino ou René Barbier. Nous proposons ici une grille de lecture des référentiels exploitable pour l’analyse, la conception, la réalisation et l’évaluation d’une action de formation, c’est à dire son ingénierie.

 

La référentialisation est le processus et le référentiel le produit

(Issu et complété à partir de Ardouin, 2017, pp.110-111)

Gérard Figari (1994) nous propose une définition intéressante : « La référentialisation consiste à repérer un contexte et à construire, en le fondant sur des données, un corps de références relatif à un objet (ou une situation) par rapport auquel pourront être établis des diagnostics, des projets de formation et des évaluations ». Il poursuit en disant : « La référentialisation veut être une méthode de délimitation d’un ensemble de référents et se distingue en cela du référentiel qui désigne, lui, un produit fini, et plus exactement une formulation momentanée de la référentialisation ».

La référentialisation répond donc à un double objectif : de description d’une réalité qui permet alors de définir des objectifs, et d’évaluation. La référentialisation est donc un processus de construction de référentiels, ces référentiels étant indispensables pour évaluer une action et ses effets (Hadji, 2000, Peretti, 1987). La référentialisation est donc bien une lecture de la réalité, une modélisation qui permet de mieux la comprendre et l’appréhender. Il s’agit alors d’une reconstruction de la réalité qui n’est jamais donnée directement à voir et qu’il faut analyser, disséquer et reconfigurer. Si la référentialisation est la méthode d’élaboration, le référentiel est le produit de cette démarche.

Leréférentiel est donc une « liste d’une série d’actes, de performances observables détaillant un ensemble de capacités (référentiel de formation) ou de compétences (référentiel de métier) » (terminologie formation professionnelle, Afnor X50-750 avril 1992).

Produire un référentiel nécessite d’avoir une vision large et ouverte sur l’environnement et de mettre en relation les différents éléments entre eux. Un référentiel n’a en effet de sens qu’en tenant compte du contexte dans lequel il s’élabore et s’utilise. (Ardouin, 2017, p.110-111)

 

Autrement dit nous sommes entourés de référentiels de tout ordre qu’il convient de repérer.

Les formateurs et les enseignants connaissent plus directement les référentiels liés à leurs activités que sont les référentiels d’activité, de métier ou d’emploi, les référentiels de compétences, les référentiels de formation (ou programme) et les référentiels de certification ou de diplômes. Mais ces référentiels s’inscrivent dans des référentiels généraux et sociaux plus ou moins visibles ou implicites, et plus ou moins formalisés. C’est référentiels sont issus de l’entreprise ou de la structure de formation (dimension interne) et de l’environnement (dimension externe). Ces référentiels sont aussi plus ou moins techniques ou politique, dans le sens des choix et orientations de l’organisation, c’est à dire du management global. Ces aspects sont autant de déterminants de la formation.

 

Les déterminants de la formation 

(Issu et complété à partir de Ardouin, 2015, pp.71-72)

Il nous apparait que la formation est au confluent de quatre dimensions mises au jour au regard d’une grille[1] construite à partir de deux axes caractérisant les logiques d’usage et les référentiels existants. L’axe horizontal délimite le champ des référentiels;  externes, c'est à dire ce qui est extérieur à une organisation et dont elle doit tenir compte ou qui s'imposent à elle et internes, c'est à dire issus ou créés par l'organisation. L’axe vertical délimite d’une part le champ de la logique politique et managériale, c’est à dire les stratégies, orientations et politiques de l'organisation (entreprise, établissement, institution) et d’autre part la logique technique liée aux spécialités et domaines spécifiques de cette organisation (produits, savoir faire, technicité, mode de travail ou de production). Ces deux axes délimitent ainsi les différents déterminants de la formation.

Figure : Les déterminants de la formation (Ardouin, 2015)

Schemapng

 

Examinons ces quadrants dans le sens inverse d’une aiguille de montre.

-      Le quadrant Nord-Ouest, externe/managérial, correspond aux besoins, pour l’entreprise, de se situer dans son environnement que ce dernier soit local, national ou international sans que cela ne se traduise  par des obligations formelles mais plutôt des tendances lourdes de type sociales et environnementales. Ces tendances impactent l’entreprise ou l’organisme de formation et sont à prendre en compte dans les évolutions sociétales à intégrer aux formations.

-      Le quadrant Sud-Ouest, externe/technique, correspond aux respects des données externes qui s’imposent à l’organisation comme la loi, la réglementation, les conventions et accords et plus globalement les normes techniques externes obligatoires. Les formateurs doivent avoir en référence les textes qui régissent leur métier mais aussi ceux en lien avec la formation et son public. Ces textes- références sont autant d’apports utiles à la conception et la réalisation de la formation. Ce sont aussi des objets « tiers » c’est à dire des éléments qui organisent, structurent et légitiment l’action de formation et son contenu.

-      Le quadrant Sud-Est, interne/technique, correspond aux référentiels internes à l’entreprise ou l’organisation que sont les règles, les procédures, les procédés de fabrication, les projets et normes internes. Cet ensemble représente autant de contraintes, cadres ou obligations à respecter. Ce sont l’ensemble des référentiels techniques ou des référentiels emploi et compétences par exemple.

-      Le quadrant Nord–Est, interne/managérial, correspond aux prises de décisions, aux orientations de l’organisation et à son mode managérial qui trouve sa traduction et sa mise en œuvre dans le quadrant "interne/technique". Ces éléments sont souvent difficiles à cerner par les formateurs car peu visibles ou explicites pourtant ils peuvent impacter en partie la façon d’être des apprenants.

A partir de cette figure générique, il revient à chaque équipe pédagogique, formateur et direction pédagogique de décliner les référentiels en lien ou agissant sur l’action de formation tant au niveau des contenus que des modalités à mettre en œuvre et ayant du sens pour les formateurs et les apprenants. 

Et bien sur nous serons intéressés des retours faits par les équipes et les formateurs dans la portée et l’usage de cette figure des déterminants de la formation. Autrement dit quels sont vos référentiels et ceux à prendre en compte ?

 

Thierry_ardouin_5

Thierry Ardouin est expert thématique EPALE France et professeur des Universités en Sciences de l'éducation à l'Université de Rouen.

 

Références

Ardouin T. (2015), "Construire des formations professionnalisantes. Une nécessaire démarche d'ingénierie", In J-Y Bodergat, P Buzni-Bourgeacg (2015), Des professionnalités sous tension. Quelles (re) construction dans les métiers de l'humain. Bruxelles : de boeck, pp. 61-77).

Ardouin T. (2017, « Ingénierie de formation », Dunod, Paris, (5eme éd).

Figari G. (1994), Évaluer, quel référentiel ?, Bruxelles, De Bœck – Wesmael.

Hadji C. (2000), L’évaluation, règles du jeu, 6e édition, Paris, ESF.

Peretti J.-M., Vachette J.-L. (1987), L’audit social, Éditions d’Organisation.

 

 

 

[1]Cette grille est adaptée de : Meignant Alain (1987), « L’offre et la demande d’audit de formation », in L’audit de la formation, Education Permanente, n° 91. Nous l’avons aussi utilisée pour décliner les sources de demandes de conseil et d’audit (Ardouin, Lacaille, 2005, p. 28)

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