[Vu de France ] La Validation des Acquis de l'Expérience dans l'enseignement de promotion sociale

L’enseignement de promotion sociale : qu’est-ce c’est ?
L’Enseignement de promotion sociale (EPS)[1] s’inscrit dans la dynamique de l’éducation tout au long de la vie en Communauté française.
Il compte 160 établissements sur le territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles qui fonctionnent en réseau et sont subventionnés par la communauté française.
En 2016-2017, l’EPS a accueilli plus de 158.497 étudiants dont 34.525 relèvent de l’enseignement supérieur.
A qui s’adresse-t-il ?
Il offre aux adultes, un large éventail de formations de niveau enseignement secondaire ou supérieur (initiation, qualification, perfectionnement, recyclage, reconversion, spécialisation, épanouissement personnel), au terme desquelles il délivre des titres reconnus (certificats et diplômes).
Il est organisé en sections : Chaque section comporte des unités d’enseignement (UE). Chacune de ces UE étant sanctionnée par une attestation de réussite, les étudiants peuvent capitaliser ces attestations, afin de personnaliser leur parcours. Ils peuvent adapter le rythme de leur formation en choisissant le nombre d’UE qu’ils veulent suivre et, ainsi, être en mesure de tenir compte d’éventuelles contraintes personnelles (professionnelles, familiales ...)., horaires adaptés …), l’EPS permet de cumuler études et emploi.
Ses finalités
L’Enseignement de promotion sociale est organisé par un décret du 16 avril 1991[2]. Il vise à :
- Concourir à l’épanouissement individuel en promouvant une meilleure insertion professionnelle, sociale, scolaire et culturelle (développement des personnes),
- Répondre aux besoins et demandes en formation émanant des entreprises, des administrations, de l’enseignement et d’une manière générale, des milieux socio-économiques et culturels (besoins de la société).
Comment s’organise la valorisation des acquis dans l’enseignement de promotion sociale ?
Quel est le cadre ?
C’est dans le Contexte légal commun à tout l’EPS que s’organise la VAE dans l’ Enseignement de Promotion Sociale.
Le Décret du 16 avril 1991: (modifié au 01-09-2017 et au 09-02-2017[3]. précise :
« Aux conditions et selon les modalités déterminées par l'Exécutif, les établissements d'enseignement de promotion sociale sont autorisés à prendre en considération pour l'accès aux études, le cours et la sanction de celles-ci, les capacités acquises dans tout enseignement ou dans d'autres modes de formation y compris l'expérience professionnelle »
Voir aussi : /fr/resource-centre/content/valorisation-des-acquis-de-lexperience-vae-dans-lenseignement-secondaire-et
Les écoles de promotion sociale ont reçu au 1er janvier 2018 une dotation supplémentaire pour organiser et développer la valorisation des acquis.
Comment ça marche ?
Les acquis pris en compte
2 types d’acquis peuvent donc être pris en compte pour être admis en formation et/ou obtenir une dispense:
- Les acquis formels, issus d’enseignements précédemment suivis,
Ces derniers seront reconnus par la convention automatique de valorisation signés entre tous les établissements de l’EPS.
- Les acquis non-formels ou informels issus d’apprentissages en milieu professionnel ou résultant d’auto-formation,
Ces derniers seront reconnu à l’issue d’un test de pré-requis.
Ces valorisations peuvent être capitalisées et ont une durée de validité comprise entre 6 et 9ans.
Les candidats
Depuis le dernier décret, toute personne qui dispose de :
- 5 ans d’expérience personnelle et professionnelle
- Et 2 ans d’études supérieures réussies
- Et qui vise un accès, une dispense et/ou une reconnaissance d’études
peut demander une valorisation entre minimum 60 et maximum 120 crédits
Sur base d’un « dossier de valorisation » qu’elle défendra oralement lors d’une épreuve globale devant le Conseil des études.
Le Conseil des études va alors statuer
- S’il est satisfait : il convertit le dossier en UE
- S’il estime le dossier insuffisant, il exige des tests ou épreuves
Plus spécifiquement, toute personne qui dispose
- d’une expérience d’expérience personnelle et professionnelle
peut demander une valorisation mais pour un maximum 60 crédits
Dans ce cas, conformément aux Arrêtés du Gouvernement de la Communauté Française, il présente des tests ou épreuves pour chaque UE demandé en valorisation.
Quelle est la démarche ?
Chaque candidat dispose d’une information sur ces possibilités de valorisation ainsi que des « dossiers pédagogiques », c’est-à-dire les documents correspondant aux référentiels communs des enseignements approuvés par le gouvernement
Le dossier pédagogique constitue le document de référence pour l’enseignant ainsi que pour l’étudiant inscrit dans l’unité d’enseignement. Il comprend les renseignements généraux (intitulé, niveau d’études, nombre de périodes, horaire minimum,…) ainsi que, sous forme d’annexe, les précisions relatives:
•aux finalités générales et particulières de l’unité d'enseignement;
•aux capacités préalables requises;
•à la constitution des groupes ou regroupement;
•au programme de l’unité de formation;
•aux capacités terminales;
•au profil du chargé de cours.
Le candidat rencontre alors le responsable section qui va l’accompagner
- pour la rédaction du dossier de valorisation
- pour la défense orale du dossier
Ou bien
- Il présente les test(s) ou épreuve(s) requises
L’évaluation
L’évaluation est menée par le Conseil des études qui va prendre sa décision unité d’enseignement par unité d’enseignement.
Après avoir délibéré, le conseil des études délivre à l’étudiant valorisé en sanction une « Attestation de réussite Valorisation »:
- qui lui octroie mêmes effets de droits de capitalisation que les étudiants qui suivent les enseignements,
- Qui lui permet une mobilité au sein de l’EPS.
Analyse et perspectives
Au sein de l’enseignement de promotion sociale, on parlera donc de VA, la VA est ici un dispositif de valorisation des acquis quelle que soit la manière dont ils ont été développés.
Les établissements de promotion sociale s’adressent à des publics aux parcours professionnels et personnels divers qui souhaitent acquérir, développer, actualiser leurs compétences ou donner une nouvelle orientation à leur carrière, ou encore développer des activités personnelles. L’EPS apparaitt ainsi comme un réel outil au service du développement des personnes comme de leurs activités professionnelles ou non.
Les enseignements y sont organisés de manière modulaire et en réseau et facilitent ainsi les parcours de formation non nécessairement linéaires des personnes pouvant être amenées à connaître des mobilités sur le territoire.
Largement sollicités pour développer les pratiques de valorisation des acquis, beaucoup d’écoles ont noué des partenariats avec les opérateurs socio-professionnels pour accueillir également selon ces modalités les publics les plus fragiles, ce qui semble constituer une réelle opportunité pour des publics dont les acquis tant formels que non formels, quoique souvent fragmentaires, sont cependant réels. Leur considération et leur valorisation sociale à l’entrée d’un dispositif de formation constitue alors un point d’appui non négligeable sur lequel vont pouvoir poser les apprentissages ultérieurs.
[2]http://www.gallilex.cfwb.be/fr/leg_res_01.php?ncda=16184&referant=l02&bck_ncda=16184&bck_referant=l00
[3] AGCF 29 novembre 2017: fixant les modalités de valorisation des acquis pour l’admission, la dispense et la sanction d’une ou plusieurs UE de l’EPS Circulaire n°6677 du 30 mai 2018 entrée en application le 1 janvier 2018