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Études d’architecture : parcours, écoles et métiers à la loupe

Comprendre les étapes clés pour accéder et réussir dans les métiers de l’architecture.

L’architecture occupe une place centrale dans notre société. Elle façonne nos villes, organise nos espaces de vie, incarne des valeurs culturelles et environnementales, et traduit les évolutions technologiques et sociales. Étudier l’architecture, c’est entrer dans une discipline complexe, au croisement de la création, de la technique et de la responsabilité citoyenne. C’est aussi s’engager dans une formation exigeante, intellectuellement stimulante et orientée vers le concret.

Chaque année, des milliers de candidats aspirent à rejoindre une école d’architecture, en France comme à l’étranger. Mais réussir son entrée dans ce type d’établissement ne s’improvise pas. Le parcours est long, sélectif, jalonné d’étapes clés, de choix structurants et de compétences à acquérir. Nous passons ici en revue l’ensemble du chemin qui mène aux métiers de l’architecture : des premiers choix d’orientation aux classes préparatoires, en passant par les écoles elles-mêmes et les nombreux débouchés professionnels.

I. Pourquoi choisir des études d’architecture ?

1. Une discipline au carrefour de l’art, de la science et de l’humain

L’architecture n’est pas seulement une activité de conception spatiale ; elle engage une vision du monde. Construire, c’est traduire une pensée, une culture, une époque. Le travail de l’architecte s’inscrit dans le temps long et impacte directement la qualité de vie des habitants, la durabilité des territoires et l’identité des villes.

2. Un domaine qui exige une pensée transversale

Étudier l’architecture, c’est apprendre à penser en termes de volumes, de fonctions, de matières, de lumière, d’usages. Cela nécessite des compétences variées : en géométrie, en dessin, en histoire, en informatique, en physique des matériaux, mais aussi en psychologie sociale, en écologie urbaine ou en droit de la construction.

3. Des profils variés

Les études d’architecture attirent des étudiants aux parcours très divers : bacheliers scientifiques, littéraires, technologiques, autodidactes passionnés ou professionnels en reconversion. Cette diversité est une richesse, mais elle suppose aussi un accompagnement adapté en amont.

II. Se préparer aux études d’architecture : une étape décisive

1. Une sélection exigeante dès la candidature

L’accès aux écoles d’architecture, en particulier aux ENSA (Écoles Nationales Supérieures d’Architecture), est très compétitif. En 2024, près de 57 000 candidatures ont été enregistrées sur Parcoursup pour seulement 2 566 places disponibles dans les 21 ENSA françaises. Le taux moyen d’admission s’établit donc autour de 13 %, avec des pics de sélectivité dans les établissements les plus renommés, comme Versailles, Paris-Malaquais ou Lyon.

La procédure de sélection repose sur plusieurs éléments :

  • Un dossier scolaire solide,
  • Une lettre de motivation bien construite,
  • Un portfolio artistique reflétant la sensibilité et la créativité du candidat,
  • Et, dans certains cas, un entretien oral.

Ces critères exigent une préparation rigoureuse et une maturité de projet rare à 17 ou 18 ans, ce qui explique le recours croissant à des classes préparatoires spécialisées en architecture.

2. L’intérêt d’une prépa architecture

Face à cette sélectivité croissante, de nombreux étudiants font le choix de suivre une prépa dédiée à l’architecture, que ce soit en complément du lycée, en année de césure, en réorientation post-bac ou dans le cadre d’une reconversion professionnelle.

Ces prépas permettent de :

  • Structurer un portfolio solide et cohérent, adapté aux attendus des écoles (composition, narration, diversité des techniques) ;
  • Renforcer la culture architecturale et artistique du candidat à travers l’étude de mouvements, de références, de lectures et de visites ;
  • Améliorer l’expression orale et écrite, indispensable pour l’oral et le projet motivé ;
  • Donner un cadre méthodologique rassurant, notamment pour les profils adultes ou autodidactes.

Elles jouent ainsi un rôle d’accélérateur et de sécurisation du parcours, en permettant au candidat de transformer ses intuitions en projet crédible et bien formulé.

3. Le contenu pédagogique d’une prépa architecture

Les contenus varient selon les établissements, mais on retrouve systématiquement :

  • Des cours de dessin d’observation, de perspective, de croquis, pour développer la précision du regard et la qualité graphique du portfolio ;
  • Des ateliers de composition plastique et de narration visuelle ;
  • Des conférences sur l’histoire de l’architecture, l’urbanisme, les enjeux contemporains (villes durables, patrimoine, innovation…) ;
  • Des visites guidées de bâtiments ou d’expositions, parfois en lien avec des projets ;
  • Un suivi individualisé, avec corrections personnalisées et coaching.

Certaines prépas vont plus loin, en proposant des simulations d’entretiens, des évaluations en conditions réelles ou des modules d’analyse critique.

III. Les principales classes préparatoires reconnues pour accéder aux écoles d’architecture

La préparation à l’entrée dans une école d’architecture, en particulier dans le réseau des ENSA, nécessite un investissement personnel conséquent, une méthodologie rigoureuse et une solide culture générale et artistique. Dans un contexte où les taux d’admission sont particulièrement bas (13 % en moyenne en 2024 pour les ENSA), de nombreux candidats font le choix de s’appuyer sur une classe préparatoire spécialisée.

Ces structures, indépendantes ou intégrées à des établissements reconnus en arts appliqués, proposent un accompagnement structuré, permettant de répondre aux exigences des commissions de sélection : constitution d’un portfolioélaboration du projet motivépréparation à l’entretien oraldéveloppement de la culture architecturale.

Parmi les préparations les plus sérieuses et les mieux établies à l’échelle nationale, plusieurs établissements se distinguent par la qualité de leur encadrement et leurs résultats en termes d’admission.

Panthéon Architecture

Localisée à Paris, Panthéon Architecture s’adresse aux candidats visant les ENSA les plus sélectives. Elle propose une formation en présentiel intensif, en petits effectifs, avec un suivi individualisé et un encadrement exigeant. Les enseignements portent sur les fondamentaux graphiques, les méthodes de composition, la culture architecturale et la préparation à l’entretien. Reconnue pour sa rigueur, Panthéon Architecture constitue une prépa architecture spéciale ENSA adaptée aux profils les plus motivés, souhaitant intégrer les établissements les plus exigeants du réseau public.

IMAD – Institut des Métiers de l’Architecture et du Design

IMAD dispense une formation pluridisciplinaire combinant architecture, urbanisme et design. Elle met l’accent sur les compétences graphiques, la structuration du portfolio et les techniques de présentation. L’institut propose des stages intensifs et un accompagnement continu. Le taux de réussite annoncé varie entre 82 % et 92 % selon les promotions.

Archiprep

Prépa à distance ou en format hybride, Archiprep accompagne les lycéens, étudiants en réorientation et adultes en reconversion dans leur projet d’intégrer une école d’architecture. Son programme progressif est structuré autour du développement du portfolio, de la culture architecturale et de la préparation du dossier Parcoursup. Accessible sur l’ensemble du territoire, elle s’est imposée comme une prépa pour les écoles d’architecture françaises, en particulier pour les profils recherchant un cadre flexible mais exigeant, avec un fort taux d’admission dans les ENSA et les écoles privées.

Architektôn

Également située à Paris, cette structure propose une préparation annuelle complète en présentiel. Le programme comprend des cours de dessin, de construction de maquette, d’analyse architecturale et de présentation orale. Elle est reconnue pour son suivi personnalisé et sa capacité à accompagner des profils hétérogènes, y compris des étudiants en réorientation ou des adultes en reconversion.

Atelier de Sèvres – Prépa Architecture

Prépa intégrée à une école d’art parisienne de renom, l’Atelier de Sèvres forme chaque année plusieurs dizaines d’étudiants aux concours des ENSA, Camondo, ESA et d’écoles européennes. L’accent est mis sur l’expérimentation plastique, la narration du projet, le développement d’une écriture graphique personnelle et la constitution d’un dossier original.

LISAA – Institut Supérieur des Arts Appliqués

Présent dans plusieurs villes françaises, LISAA propose des classes préparatoires orientées architecture d’intérieur et design d’espace. Bien que moins axée sur les ENSA, cette formation prépare également aux concours d’entrée des écoles privées d’architecture ou de design. Elle allie cours de dessin, logiciels, projet et culture architecturale.

Académie Charpentier

École parisienne historique dans le domaine des arts appliqués, l’Académie Charpentier propose une formation complète à l’architecture intérieure, avec un module spécifique de préparation aux écoles d’architecture. Elle est reconnue pour la qualité de son encadrement, son exigence graphique et son ouverture au monde professionnel.

École Conte – Prépa Architecture & Design

Rattachée à un établissement spécialisé dans les métiers de la création, la prépa architecture de l’École Conte offre une initiation au dessin d’espace, aux outils de composition, à l’analyse de projets et à la scénarisation du portfolio. Elle est notamment adaptée aux profils intéressés par des cursus mêlant architecture et design.

IV. Les écoles d’architecture en France et à l’étranger

1. Les ENSA : un réseau d’excellence publique

Les Écoles Nationales Supérieures d’Architecture (ENSA) constituent le socle de la formation publique en architecture en France. Il en existe 20 réparties sur l’ensemble du territoire métropolitain (à Marseille, Nancy, Lyon, Paris, Bordeaux, etc.) et une école associée en Nouvelle-Calédonie.

Chaque ENSA délivre un Diplôme d’État d’Architecte en cinq ans, structuré en deux cycles universitaires :

  • Licence (3 ans) : socle fondamental,
  • Master (2 ans) : approfondissement des compétences et spécialisation.

Ces écoles sont soumises à une régulation nationale par le ministère de la Culture, garantissant une homogénéité dans les attendus pédagogiques et un niveau d’exigence élevé. Elles proposent des parcours communs mais aussi des filières spécifiques selon les établissements : architecture navale à Nantes, développement durable à Grenoble, patrimoine à Strasbourg…

L'accès se fait principalement via Parcoursup, avec une forte sélection : en 2024, seules 2 566 places ont été ouvertes pour près de 57 000 candidatures, soit un taux moyen d’admission de 13 %.

Pour pouvoir exercer en nom propre, le diplômé doit ensuite suivre une année supplémentaire dans l’une des ENSA, appelée HMONP (Habilitation à la Maîtrise d’Œuvre en Nom Propre), délivrant le droit de signer des permis de construire.

2. Les écoles privées : entre innovation pédagogique et spécificité artistique

En parallèle des ENSA, certaines écoles privées reconnues proposent des formations en architecture, design architectural ou architecture d’intérieur. Parmi les plus connues :

  • ESA (École Spéciale d’Architecture) à Paris, fondée en 1865, pionnière d’approches alternatives,
  • Camondo, axée sur l’architecture intérieure et le design global,
  • Strate, école de design tournée vers l’innovation,
  • École de Condé, qui offre des classes préparatoires et des parcours en architecture d’intérieur.

Ces écoles sont généralement plus coûteuses (8 000 à 12 000 €/an en moyenne), mais attirent des étudiants qui souhaitent un encadrement plus souple, une ouverture plus artistique, ou qui envisagent des passerelles avec d’autres disciplines créatives. Elles recrutent sur dossier et entretien, en dehors de Parcoursup.

Il convient de bien vérifier la reconnaissance des diplômes et leur équivalence européenne, car toutes les formations n’ouvrent pas automatiquement l’accès à l’exercice professionnel tel que défini par l’État.

3. L’ouverture internationale : un enrichissement pédagogique

De nombreux étudiants choisissent de réaliser une partie ou la totalité de leur cursus à l’étranger. Les pays les plus prisés sont :

  • Belgique, notamment les facultés d’architecture de Bruxelles et Liège,
  • Suisse, avec l’EPFL ou la HEAD à Genève,
  • Italie, Espagne, Allemagne, pays scandinaves,
  • Pays anglo-saxons, souvent en cycle Master ou post-diplôme.

Ces formations permettent :

  • d’explorer d’autres visions de l’architecture,
  • d’acquérir une expérience multiculturelle,
  • d’améliorer la maîtrise des langues étrangères,
  • et de se préparer à des carrières internationales.

Les ENSA elles-mêmes proposent des semestres Erasmus+, des doubles diplômes et des partenariats académiques dans des écoles étrangères, renforçant ainsi la mobilité et la polyvalence des étudiants.

IV. Le contenu des études d’architecture

1. Le cycle Licence : poser les fondations

Le premier cycle, d’une durée de trois ans, vise à fournir les bases intellectuelles, techniques et graphiques du métier. L’étudiant découvre les grandes dimensions de l’architecture :

  • Dessin d’observation et représentation spatiale (perspective, croquis, maquette),
  • Culture architecturale (histoire, analyse critique, patrimoine),
  • Théorie et méthodologie de projet (ateliers encadrés),
  • Techniques de construction (matériaux, structures, normes),
  • Informatique appliquée (AutoCAD, SketchUp, Rhino, Revit…),
  • Premières présentations orales et écrites de projets.

Cette phase est aussi celle de la découverte de l’autonomie, de la gestion du temps, et de la posture critique. Les rendus sont réguliers, souvent publics, avec évaluation continue.

2. Le cycle Master : complexité, autonomie et spécialisation

Le cycle Master (M1-M2) approfondit les connaissances et met l’accent sur :

  • La maîtrise de projets complexes (équipements publics, grands ensembles),
  • La recherche, à travers un mémoire adossé aux laboratoires de l’ENSA,
  • Des projets transversaux avec d’autres disciplines (urbanisme, paysage, environnement, numérique),
  • Des ateliers intensifs, encadrés par des professionnels extérieurs,
  • Des stages longs en agence, en collectivité ou à l’étranger.

Les étudiants commencent à définir une identité architecturale personnelle, à affiner leurs références et à se positionner sur des enjeux contemporains : transition écologique, inclusion sociale, résilience urbaine, etc.

3. Le Travail de Fin d’Études (TFE) et la HMONP

Le TFE est le point d’orgue du cursus : l’étudiant doit produire un projet complet, contextuel, argumenté, soutenu par une analyse théorique, et le présenter devant un jury. Il mobilise toutes les compétences acquises, dans un cadre souvent très libre.

Après l’obtention du Diplôme d’État (bac+5), l’architecte doit suivre la HMONP, d’une durée d’environ 12 mois, s’il souhaite exercer de manière indépendante. Ce programme comprend :

  • Une formation académique complémentaire (juridique, technique, déontologique),
  • Un stage de 6 mois minimum en agence d’architecture habilitée,
  • Une soutenance de mémoire professionnel.

V. Compétences acquises pendant la formation

L’enseignement de l’architecture est profondément pluridisciplinaire. Il développe des compétences variées, précieuses même au-delà de la profession d’architecte :

1. Compétences artistiques

  • Dessin à la main et numérique,
  • Conception graphique, photomontage, storyboarding,
  • Sens de la composition, de la lumière, de la matérialité.

2. Compétences techniques

  • Construction, résistance des matériaux, structure, thermique,
  • Utilisation avancée des logiciels de CAO/DAO/BIM,
  • Réalisation de maquettes physiques et prototypes.

3. Compétences théoriques

  • Histoire et théorie de l’architecture,
  • Analyse critique d’ouvrages bâtis,
  • Anthropologie, urbanisme, environnement, patrimoine.

4. Compétences transversales

  • Gestion de projet,
  • Communication orale et écrite,
  • Travail collaboratif,
  • Organisation, autonomie, rigueur intellectuelle.

Ces compétences sont hautement transférables, ce qui explique la diversité des débouchés professionnels.

VI. Quels débouchés après une école d’architecture ?

1. Architecte DPLG ou DE-HMONP : le cœur du métier

Après validation de la HMONP, l’architecte peut :

  • Travailler en agence privée (salarié ou associé),
  • Créer son propre cabinet d’architecture,
  • Travailler pour le secteur public (collectivités, État, établissements publics).

Les activités comprennent :

  • La conception architecturale,
  • Le suivi de chantier,
  • Le dépôt de permis de construire,
  • La coordination des intervenants techniques.

2. Profils connexes : une grande diversité

Les études d’architecture ouvrent aussi la voie à d’autres métiers, notamment :

  • Architecte d’intérieur : design d’espaces, scénographie, retail,
  • Urbaniste : planification territoriale, concertation citoyenne,
  • Paysagiste-concepteur : aménagement écologique, design paysager,
  • Maître d’œuvre ou économiste de la construction,
  • BIM Manager : gestion numérique de projet,
  • Chargé de mission en collectivité ou dans une ONG.

3. Taux d’insertion professionnelle

Selon une étude menée par l’ENSA Nantes, 95 % des diplômés sont en emploi trois à six ans après l’obtention de leur diplôme. Ce taux varie selon la spécialisation, la mobilité géographique et le niveau de réseau professionnel. La majorité des diplômés exercent dans le secteur privé, mais la demande en expertise architecturale est croissante dans les domaines de la transition écologique, de la réhabilitation ou de la concertation urbaine.

VII. Conclusion

Les études d’architecture s’adressent à des profils variés, mais elles requièrent chez tous les candidats une aptitude à la rigueur, à l’engagement, et une certaine curiosité intellectuelle. Elles offrent un socle de compétences riche, à la fois technique, théorique, graphique et humain.

Dans un contexte de sélectivité accrue, notamment pour les ENSA, les classes préparatoires apparaissent comme des dispositifs structurants pour clarifier son projet, développer son expression visuelle, et mieux comprendre les attendus des jurys d’admission. Elles constituent aussi un levier d’accès pour les profils moins académiques, autodidactes ou en reconversion.

Le parcours en école d’architecture ouvre ensuite vers une pluralité de débouchés, au sein de l’acte de construire comme dans des champs plus transversaux (urbanisme, design, environnement, médiation culturelle, enseignement, etc.). Il donne les moyens de participer activement à la transformation des territoires et à la conception d’espaces durables, inclusifs et intelligents.

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