Les compétences privilégiées par les employeurs sont aussi celles du 21e siècle
Par Marguerite Wotto, Observatoire compétences-emplois | Université du Québec à Montréal
L’observatoire compétences-emplois a consacré quelques articles sur les nouvelles compétences requises sur le marché du travail (entre autres, « Les compétences du 21e siècle« ). Nous voici à nouveau intéressés par cette question en raison de l’intérêt grandissant des acteurs pour une meilleure adéquation entre la formation et l’emploi. Quelles compétences permettent cette adéquation ? Alors que le système éducatif forme sur des compétences techniques et cognitives de base (littéracie, numéracie), les employeurs privilégient les habiletés socio-émotionnelles (l’adaptation, la collaboration, l’engagement, la créativité, etc.) et les compétences cognitives de haut niveau comme la pensée critique et la résolution de problème.
C’est la conclusion à laquelle aboutissent Wendy V. Cunningham and Paula Villasen͂or (2016) dans un article intitulé : « Employer Voices, Employer Demands, and Implications for Public Skills Development Policy Connecting the Labor and Education Sectors ». Les auteures ont fait une méta analyse de 24 études consacrées aux compétences requises dans le monde du travail. Cette méta-analyse, élaborée à partir d’une grille de quatre catégories de compétences – de base, techniques (requises au travail), cognitives de niveau supérieur, habiletés socio-émotionnelles – révèle une divergence de point de vue entre le système éducatif et le monde du travail.
Les auteures suggèrent de considérer, dans l’éducation et la préparation pour le marché du travail futur, les compétences privilégiées par les employeurs et comme ces compétences sont développées dans l’enfance, se consolidant à l’adolescence, l’adéquation formation-emploi est aussi l’affaire de l’école primaire et secondaire.