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DÉCOUVERTE DU SYSTÈME DE FORMATION DES ADULTES EN ISLANDE

Découverte du système de formation pour adultes en Islande

Margrét Sverrisdottir, support national pour EPALE et Svanhildur Sverrisdottir, coordinatrice nationale, nous ont accueillies pendant 2 jours pour une visite d’étude sur le fonctionnement de l’apprentissage pour adultes en Islande.

Vous pourrez découvrir dans ce blog ce que nous avons appris tant sur leur système d’apprentissage pour adultes que sur leur pays, leurs habitants et leurs traditions.

Pour mieux comprendre leur système, il est important de situer le pays dans son contexte général. L’Islande est une île de 103000 km² dont la population avoisine les 334000 habitants. Même si l’immigration est en augmentation, celle-ci reste faible par rapport aux autres pays européens.

Leur système d’éducation se compose de 10 années d’enseignement de base (6 à 16 ans) en tronc commun. Entre 16 et 20 ans, ils poursuivent un enseignement secondaire supérieur soit dans une filière générale, soit dans une filière combinée (générale  et qualifiante), soit dans une filière qualifiante. Les 2 premières filières, si elles sont réussies, leur permettent de poursuivre directement vers un enseignement supérieur. S’ils terminent avec succès la filière qualifiante, ils devront, s’ils le souhaitent, faire une formation dite « passerelle » pour accéder à l’enseignement supérieur. Deux des 4 années de l’enseignement secondaire supérieur sont obligatoires. C’est lors de cet enseignement-là (secondaire supérieur) qu’ils observent le plus haut taux de décrochage (40%). Cela se répercute sur la population active qui affiche un taux de 30%  d'adultes n’ayant pas obtenu leur niveau secondaire supérieur. C’est à ce public-là que la formation des adultes s’adresse principalement en Islande. Le taux de chômage étant faible (2.6%), les adultes en formation sont généralement considérés comme faisant partie de la population active.

Le système d’apprentissage pour adultes est régi par « l’Acte de l’Education des adultes » datant du 31 mars 2010. Cet Acte poursuit les objectifs suivants :

  • Augmenter les opportunités pour les individus avec un niveau faible d’éducation formelle de prendre part à la société de manière active ;
  • Offrir des opportunités d’éducation et de formation durables pour les personnes actives avec un niveau faible d’éducation formelle et leur permettre de recommencer des études ;
  • Offrir la possibilité aux personnes d’augmenter leurs compétences professionnelles ;
  • Créer le cadre et les solutions nécessaires pour rencontrer les demandes de l’industrie pour augmenter les connaissances et compétences des employés ;
  • Proposer un apprentissage pour adultes aux personnes avec des opportunités professionnelles et d’enseignement réduites, en tenant compte de leurs compétences et de leur situation spécifique ;
  • Aider la reconnaissance de la valeur des compétences obtenues en dehors du système d’éducation formel ;
  • Augmenter le niveau général de l’éducation et renforcer le système d’éducation islandais.

Le premier jour, nous avons été accueillies par Margrét et Andrés Pétursson (expert sénior) à l’agence RANNIS.

Rannis est le Centre islandais pour la recherche. Il soutient la recherche, l’innovation, l’éducation et la culture en Islande. L’agence coopère avec le Conseil islandais des politiques scientifiques et technologiques et offre une assistance personnelle dans la préparation et la mise en place des politiques nationales des sciences et technologies. Rannis coordonne et promeut également la participation islandaise aux programmes européens tels que Horizon 2020, Erasmus + et Creative Europe. Des comptes-rendus réguliers du travail réalisé sont faits au Ministère de l’Education, de la Science et de la Culture. L’agence opère, de plus, en accord avec l’Acte du support public sur la recherche scientifique.

Andrés nous a expliqué que le niveau d’éducation en Islande était élevé; voici quelques chiffres:

  • 38% des 25-34 ans ont un niveau d’éducation post secondaire (44% chez les femmes et 28% chez les hommes) ;
  • 36% (en 2013) des personnes actives avaient un niveau post secondaire ;
  • Le taux de chômage n’est que de 2,6%.

A Rannis, ils ont à cœur de mettre en commun leurs compétences et expériences. 45 personnes y travaillent dans les domaines de la recherche et de l’innovation (77%), de l’éducation et de la culture (23%). 25% de leurs fonds provient de projets européens.

Suite à un tour d’horizon de l’agence, nous avons pu nous entretenir avec Dóra Stefánsdóttir (responsable ECVET) et Magret par rapport à leur domaine d’expertise respectif.

Le système ECVET (système européen de crédits pour l’enseignement et la formation qualifiante) est fort mis en avant en Islande. Ils ont la volonté d’envoyer le plus possible d’étudiants de l’enseignement et de la formation qualifiants à l’étranger pour parfaire leurs compétences. Le but étant de leur faire travailler des compétences spécifiques ne pouvant être enseignées en Islande. Certains secteurs sont cependant plus difficilement mobilisables tel que celui de l’électricité.

Les échanges avec Margrét sur le fonctionnement et le développement d’Epale dans nos pays respectifs ont été très riches. La mise en place des ambassadeurs Epale a été au centre de nos discussions.

Ce premier jour nous a également donné la possibilité de découvrir 2 centres de formation situés à Reykjavik : Starfsmennt, Centre d’éducation pour les employés des services publics et Mimir, Centre de formation continue. Il existe 11 centres de formation en Islande dont 2 à Reykjavik.

La majorité d’entre eux ont plusieurs implantations. Chacun d’eux peut développer ses programmes mais ils doivent être validés par le Centre d’Education et de Formation, Fraedslumidstodvar – Kvasir, dirigé par les partenaires sociaux et financé par le Ministère de l’Education. 

Le centre « Starfsmennt », a pour vocation l’assistance envers des groupes cibles pour entamer des changements dans leur environnement de travail ainsi que l’augmentation des compétences et capacités des travailleurs des services publics. Leur démarche de travail passe par différentes étapes :

  • Analyse des besoins en formation des groupes et des organisations ;
  • Offrir de la guidance et des conseils aux individus et aux organisations/managers ;
  • Développer et offrir des modules de formation ;
  • Img_2972_1
    Offrir des assistances financières ;
  • Promouvoir auprès des employés et des managers les besoins en formation continuée.

Guðfinna Harðardóttir, directrice du centre nous a expliqué qu’à l’heure actuelle, ils ont entamé une grande étude par rapport aux besoins en formation et aux groupes cibles de leur secteur. Lors des premières étapes de leur étude, il est ressorti que ce sont les femmes de plus de 50 ans qui représentent le public cible. Leurs besoins en formation continuée tournent autour de la confiance en soi et en leurs compétences. Il nous a été expliqué que la majorité de ce public cible n’a pas atteint le niveau secondaire supérieur mais s'est formée en situation. Actuellement, pour réaliser le même travail, on engage des personnes avec un niveau supérieur d’éducation. Ce qui amène ces femmes à se comparer (confiance en soi) et à comparer les compétences des uns et des autres (confiance en leurs compétences). Leur projet est dès lors de mettre en place des modules de formation pour travailler ces compétences spécifiques.

Le centre Mimir, où nous avons été accueillies par Anna Kristín Gunnarsdóttir (ambassadrice EPALE), est un centre de formation principalement dédié aux personnes avec un niveau faible d’éducation. Ils travaillent tant avec des individus voulant se former, qu’avec des syndicats ou encore des entreprises privées. Ils proposent différents modules de formation tels que : des cours généraux, cours d’islandais, cours de langues étrangères, développement de projet ou encore de la validation de capacités acquises et des cours pour personnes avec des déficiences. Il faut avoir au minimum 20 ans, voire 23 ans, pour pouvoir s’inscrire aux cours. En effet, pour certains modules de cours il y a l' obligation d'avoir travaillé au moins 5 ans. Cela peut cependant poser problème po

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ur certains jeunes qui ont rencontré des difficultés dans l’enseignement formel et qui souhaitent poursuivre leur formation dans des centres de formation pour adultes. Leur demander d’attendre peut provoquer un rejet de l’éducation de manière générale. Ils ont également mis en place des cours spécifiques pour les migrants et ont créé, en partenariat avec la direction du travail, « Le village islandais ». Celui-ci permet de se mouvoir dans un « vrai » village et de demander les éléments en lien avec les différents endroits visités (librairie, magasins, etc.).

 

Cette première journée, riche en enseignements, s’est clôturée par un moment culturel et gastronomique. Nous avons été invitées par l’agence Rannis et guidées par Margrét dans le musée en plein air des maisons typiques islandaises « Arbaer », nous y avons découvert l’évolution des habitations et des habitudes des islandais. Nous avons pu découvrir l’attachement des islandais à leur terre, leur culture et leur langue. Côté gastronomie, un repas pris dans un restaurant typique du centre de Reykjavik nous a fait découvrir qu’ils mettent en avant leurs produits locaux dans des plats raffinés et sont très attachés à une alimentation saine.

Lors du deuxième jour, nous nous sommes rendues au Ministère de l’éducation. Nous y avions rendez-vous avec Svanhildur, coordinatrice nationale, et Olafur Grétar Kristjansson, conseiller au Département de l’Education. Le Ministère de l’Education est en charge de l’Acte de l’éducation pour adulte. Depuis 2006, des personnes du Ministère travaillent spécifiquement sur les questions en lien avec l’apprentissage des adultes. Ceci a été engendré par le programme européen sur l’apprentissage tout au long de la vie. Leur objectif principal est d’augmenter le taux de personnes avec un niveau secondaire supérieur sur le marché du travail. Le Ministère travaille avec les Centres de formation pour adultes, il apporte un cadre et un financement mais n’est pas en charge des modules de cours. Leurs préoccupations se portent sur le taux élevé de décrochage durant les 4 années de secondaire supérieur (40%). Ils sont en train de revoir « l’Acte » pour mieux y intégrer les migrants et les personnes avec un handicap. Sept à huit pour cent de la population active est étrangère, il apparaît dès lors crucial, pour eux, d’enseigner l’islandais. 1.6  millions d’euros ont été engagés pour cela. Depuis 2007, ils accordent également une grande importance à la validation des compétences non formelles et informelles. Des projets pilotes ont notamment été mis en place dans les secteurs de l’électricité, de la mécanique et de la plomberie. A l'heure actuelle, leur système de validation a permis à environ 2000 - 3000 personnes, soit de terminer, soit de poursuivre une formation pour devenir « maître » dans leur métier.

Lors du lunch, offert par le Ministère, nous avons une nouvelle fois pu apprécier les plats locaux mais aussi en apprendre un peu plus sur les traditions et les liens particuliers que les islandais ont avec l’eau. Les piscines naturelles font parties intégrantes du paysage islandais et certains s’y retrouvent dès l’aube pour pratiquer un peu d’exercice physique mais également pour mettre en place des liens sociaux importants.

Dans l’après-midi, nous sommes parties sur les routes avec Margrét pour nous rendre au Centre de formation de Borgarnes situé au nord de Reykjavik.

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Nous y avons été reçues par Inga Dóra Halldórsdóttir directrice du centre et Guðrún Vala Elísdóttir conseillère. Nous avons pu découvrir lors de cette rencontre que les différents centres islandais formaient un réseau et qu’ils se réunissaient 2 fois par an pour faire le bilan de leurs activités. Ce centre s’adresse principalement aux personnes moins qualifiées.  Ils proposent des entretiens de guidance et d’orientation pour la poursuite des études et pour la validation des compétences. Cette validation se fait sur base d’un portfolio et ensuite d’un entretien devant un jury. Le conseiller est présent pour soutenir l’adulte dans son processus. Un traducteur peut même intervenir si cela est nécessaire. Toute personne entamant un processus de validation obtient au moins une certification. Ils organisent de plus en plus de cours d’islandais comme langue « additionnelle » mais de moins en moins de cours dits « récréatifs » (les personnes trouvant ces informations sur internet). Ils organisent également des formations ciblées en partenariat avec le monde de l’industrie et certaines entreprises. Ils accueillent en majorité des femmes et la moyenne d’âge des étudiants est de 44 ans.

Nous avons clôturé nos visites par une balade à travers les paysages islandais époustouflants.

Les échanges, discussions ont été riches en apprentissages. Même si sur certains aspects l’Islande et la Belgique francophone sont très éloignées (taux de chômage, population, densité), nous avons pu retrouver des similarités dans le fonctionnement des centres de formation, des partenariats et des systèmes de validation de compétences non formelles et informelles.

Ce que nous voulons retenir ce sont les liens constants que la formation établit avec les différents partenaires sociaux, le monde de l’entreprise et le Ministère de l’Education sans jamais mettre de côté les bénéficiaires. Nous avons également été interpellées par le taux élevé de femmes prenant

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part à l’apprentissage pour adultes, ceci nous a été expliqué par la volonté de l’Etat de mettre sur un pied d’égalité les hommes et les femmes dans la société et par les facilités offertes pour la prise en charge des enfants dès le plus jeune âge (offres de places et accessibilité financière).

Nous voudrions terminer ce blog en remerciant nos hôtes Margrét Sverrisdottir, NSS EPALE et Svanhildur Sverrisdottir, Coordinatrice nationale pour leur accueil et par une dernière petite information qui pourrait vous être utile si vous comptez vous rendre dans ce beau pays.Même si nos deux collègues portent le même nom de famille, elles ne sont pas apparentées. Le nom de famille varie au sein d’une même fratrie et dépend directement du prénom du père. Ainsi la première partie du nom de famille correspond au prénom du père et la deuxième partie signale si vous êtes sa fille (dottir) ou son fils ((s)son). Il est de coutume, pour plus de facilité, d’appeler tout le monde par son prénom.

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