Comment apprendre une langue ? Introduction

Après avoir émigré dans un pays européen, les réfugiés adultes et les autres migrants sont censés apprendre la langue de leur pays d’accueil. Beaucoup y parviennent, mais pour d’autres, c’est plus facile à dire qu’à faire. Cela s’applique en particulier aux personnes qui n’ont que peu ou pas profité du système éducatif dans leur pays d’origine.
Qui sont ces personnes?
À cause de la guerre, des déplacements de population et de la pauvreté, un nombre important de personnes ne peuvent toujours pas aller à l’école. Les Nations unies ont communiqué, en 2023, que 78 millions d’enfants n’allaient pas à l’école. Ces enfants deviendront un jour des adultes, et il se peut qu’ils deviennent des adultes qui n’ont pas appris à lire et à écrire. Les chiffres des pays européens sur leur population en voie d’intégration civique sont étonnamment désordonnés, mais on estime que 15 à 20 % des migrants adultes n’ont pas fréquenté l’école primaire, ou seulement pendant un nombre limité d’années. Souvent, ce groupe n’a pas appris à lire et à écrire dans sa langue maternelle et, après la migration, il est confronté au double défi d’apprendre une nouvelle langue, et d’apprendre à lire et à écrire dans cette nouvelle langue.
Pourquoi est-ce difficile?
Lorsque les enfants commencent à apprendre à lire et à écrire dans leur langue maternelle, ils peuvent déjà parler cette langue. Cela leur permet de contrôler le processus. Ils savent si leur interprétation d’un mot ou d’un texte est réalisable. Celui qui apprend une deuxième langue a une maîtrise beaucoup plus limitée des compétences orales (écouter, parler), et connaît beaucoup moins de mots. Par conséquent, il est moins à même de contrôler le processus, de prédire le sens des mots, etc. En outre, il faut beaucoup de temps et une pratique intensive pour améliorer les compétences en matière d’alphabétisation : à la fois des compétences techniques pour utiliser l’alphabet et pour traiter les informations écrites, et ce davantage pour les adultes que pour les enfants. Souvent, les cours d’alphabétisation n’offrent pas l’intensité et la durée nécessaires.
Quelle est la situation
Dans de nombreux pays européens, les migrants ayant un niveau d’éducation limité sont placés dans des cours d’alphabétisation, bien qu’il y ait également des pays qui n’offrent pas de cours d’alphabétisation, et attendent des apprenants qu’ils rattrapent leur retard en matière de lecture et d’écriture sans instructions spécifiques. Les pratiques en classe dans les cours d’alphabétisation peuvent être diverses. Souvent, l’accent est mis sur l’apprentissage de la lecture. Dans de nombreux pays, il y a une pénurie de matériel d’apprentissage destiné aux apprenants adultes. Et la question de savoir comment on apprend une langue est rarement abordée.
Quel est l’objectif de notre projet?
Le projet Comment apprendre une langue (H2L2) se concentre sur l’apprentissage des langues en tant que processus. Nous visons à coconstruire des stratégies d’apprentissage de la langue avec des apprenants adultes en cours d’alphabétisation. Sur la base d’une littérature abondante dans le contexte des apprenants de langues instruits, nous supposons que les stratégies sont utiles et même nécessaires pour apprendre efficacement une nouvelle langue. Nous partons également du principe que les apprenants adultes en cours d’alphabétisation peuvent avoir des préférences stratégiques différentes de celles de leurs enseignants très instruits. Les différences peuvent résulter du contexte culturel : de nombreuses communautés de réfugiés sont supposées s’appuyer fortement sur la coopération et la communauté, alors que dans de nombreux pays du Nord, les réalisations individuelles sont fortement valorisées. Les écarts peuvent également résulter de la différence de formation entre les enseignants et les apprenants. L’apprentissage à l’école est généralement abstrait, repose fortement sur des documents imprimés et s’accompagne d’un décalage entre l’apprentissage et l’application des connaissances : cela nécessite un transfert. L’apprentissage dans la vie, au contraire, est un apprentissage pratique, c’est apprendre en faisant. Nous partons donc du principe que les apprenants adultes en deuxième langue et en alphabétisation peuvent avoir des préférences spécifiques en matière de stratégies. Le projet H2L2 place les apprenants au centre de leur apprentissage et vise à cocréer des stratégies d’apprentissage qui leur conviennent.
Partenariat
H2L2 est un partenariat stratégique Erasmus+ KA2 auquel participent les organisations suivantes : Second Chance School of Mytilene (Grèce), Orient Express (Autriche), C.P.I.A. Sede di Ancona et Universita Degli Studi Di Macerata (Italie), TopTaal NT2 Experts, Kaatje Dalderop et ITTA UvA (Pays-Bas).
I didn't quite understand…
I didn't quite understand. Will this project have a test phase? How will you identify the strategies you are writing about? Based on the literature?