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Christelle
Gilabert
62 millions de tonnes : c’est le poids des déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) générés en 2022 sur le globe. Près du double par rapport à 2010 (34 millions de tonnes). En 2030, on devrait atteindre près de 82 millions de tonnes. Une accumulation vertigineuse qui en fait la source de déchets avec la croissance la plus rapide au monde et une augmentation 5 fois plus rapide que les quantités pouvant être réellement recyclées...
Sur ces 62 millions de tonnes de déchets, seuls 13,8 millions sont correctement collectés et traités. Soit moins d'un quart (22,3%). La plupart finissent dans des décharges ou des circuits informels. D'autres atterrissent dans les mauvaises filières ou bien font l’objet de trafic plus ou moins illégaux. Un éparpillement dû à l'insuffisance des infrastructures et des législations mises en place sur les territoires. Les filières sont complexes et extrêmement coûteuses à installer. Elles requièrent des compétences de pointes qui évoluent en permanence à cause de la forte hétérogénéité des produits à traiter : smartphones, ordinateurs, jouets, lampes, petit et gros électroménagers, vélos électriques, etc.
Le problème est d’autant plus important que les déchets électroniques sont classés parmi les déchets dangereux. Ils contiennent de nombreux composants toxiques tels que les métaux (cuivre, plomb, mercure, nickel…), les dioxines, les phtalates, les retardateurs de flammes bromés, les hydrocarbures, etc. Laissés à l'abandon ou mal traités, ils libèrent ces substances partout dans l’environnement - l’eau, l’air, les sols - au détriment de la biodiversité et de la santé humaine. À cause de cette mauvaise gestion, on compte 58000 kg de mercure ou bien 45 millions de kg de plastiques bromés relâchés chaque année dans la nature.
Avec 42,8% de déchets traités, le continent européen est la région la plus avancée en la matière, loin devant l'Amérique (30%) ou l’Asie (11,9%). Mais c'est aussi la région où la génération de déchets par habitant est la plus forte. Les proportions atteignent en moyenne 17,6 kg par habitant contre 14,6 kg en Amérique ou 6,6 kg en Asie. Lorsqu’on regarde les pays plus spécifiquement, on atteint même plus de 20 kg par habitant. Les plus gros producteurs étant la Norvège (26,8 kg), le Royaume-Uni (24,5 kg) et la Suisse (23,4kg). La France quant à elle ne se situe pas très loin derrière, avec 22 kg par habitant. Même si la Chine apparait comme le gros producteur de déchets électroniques au monde avec ses 12 millions de tonnes, rapporté au nombre d'habitant, cela reste deux fois moins important que la moyenne européenne.
Face à ces enjeux, le rapport projette 4 scénarios possible d'ci 2030 : le « business as usual », le « progressif », « l'ambitieux », « l'aspirationnel ». Dans le premier, le plus pessimiste, les données montrent que si l'on ne fait aucun effort, la quantité de déchets potentiellement traités retomberait à 20%. Quant au dernier, le plus idéaliste, les indicateurs montrent qu'avec la volonté politique nécessaire de la part de l'ensemble des pays de la communauté mondiale, on pourrait être capable de recycler jusqu'à 60% des déchets générés.
Pour accéder à l'intégralité du rapport : https://ewastemonitor.info/the-global-e-waste-monitor-2024/