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3ème congrès international de la formation professionnelle de Winterthour

Le 3ème congrès international de la formation professionnelle s’est déroulé à Winterthour, en Suisse, du 6 au 8 juin dernier. Il a rassemblé des professionnels de l’apprentissage du monde entier.

Pour introduire cette rencontre, Betsy Devos, Secrétaire d’Etat Américaine à l’Education et Ong Ye Kung, Ministre de l’Education de la République de Singapour, ont souligné que l’éducation et le monde du travail sont indissociables. Pour Betsy Devos, changer l’économie suppose changer l’éducation. Chaque étudiant doit être préparé aux compétences nécessaires pour l’avenir mais il est indispensable de partir de lui, de ses expériences, de son vécu. Aucun stigmate ne doit freiner le parcours d’apprentissage. Chacun doit se sentir libre d’apprendre différemment, d’échouer, de recommencer. L’apprentissage doit être considéré comme un processus présent tout au long de la vie. Pour Ong Ye Kung, l’implication des entreprises est primordiale dans le développement de l’apprentissage professionnel. La réussite d’un système, toujours selon lui, n’est pas uniquement due à la structure mais est clairement liée aux participants, enseignants, formateurs. Un de nos défis est de comprendre comment préparer au mieux les jeunes à un avenir incertain. Il faut pouvoir « manipuler » les compétences, les réarranger, les adapter mais surtout, il faut de la passion car les chemins vers la réussite sont complexes et semés d’embuches. Toute personne a des forces, c’est au système scolaire de les développer. Les parcours sont singuliers, différents domaines, différentes filières, différents « timing », chacun doit pouvoir trouver sa propre voie au moment opportun. Il est important d’offrir une multitude de possibilités. Ouvrir les esprits, développer la créativité sont des clés de réussite.

La suite du congrès a permis de mettre en exergue différents éléments-clés de l’apprentissage professionnel :

L’adaptabilité : ce principe est essentiel, que l’on prenne le point de vue de l’apprenant, de l’institution de formation ou encore celui de l’entreprise, voire de la société. Travailler sur les besoins de chacun pour comprendre ce qui sera nécessaire dans le futur est indispensable. Connaître le présent permet d’envisager le futur. Il faut pouvoir ajuster les formations rapidement comme le monde change, sans perdre de vue que la formation initiale n’est pas une fin en soi. Les programmes doivent s’adapter aux changements de la société et du marché du travail. L’apprentissage en alternance est, sans doute, une des réponses à cela puisqu’il permet de mettre rapidement en pratique ce qui est appris en formation. Le travail en entreprise apprend à réagir rapidement face à un problème posé.
La flexibilité et la collaboration : L’alternance doit être considérée comme un parcours logique, cependant, il est important de ne pas désinvestir l’enseignement au nom de celui-ci. Il faut de la flexibilité, de la collaboration et de la cohérence dans les systèmes. L’école est le lieu où l’on étudie et l’alternance est le lieu où l’on travaille. Il faut établir un partenariat fort entre ces deux mondes, ces deux systèmes. Il est important de pouvoir appliquer les compétences apprises en classe sur son lieu de travail. Il faut une flexibilité dans les processus qui permettront à l’apprenti d’acquérir de nouvelles compétences en même temps que les employés, sans oublier la formation continue des enseignants et des formateurs. Les tâches d’une personne qualifiée et d’un apprenti doivent être similaires même si elles n’ont pas le même niveau d’implication et de responsabilité. Ce qui sera dès lors important c’est de préparer correctement les apprentis en leur permettant de réaliser des tâches professionnelles.
La liberté et la créativité : comme l’a évoqué Betsy Devos, la liberté est un principe fondamental dans l’apprentissage, il donne le droit à l’erreur, il permet de prendre son propre « bus » peu importe sa direction comme l’a précisé Gysèle Ruffer Delance, ancienne apprentie, première femme diplômée en ingénierie informatique en Suisse à l’âge de 40 ans devenue chef d’entreprise. La possibilité de développer le talent, la créativité est primordiale. On a besoin de développer des esprits créatifs dans tous les systèmes. Il faut avoir des rêves, être ouvert, saisir les opportunités, les provoquer. L’apprentissage des langues, permet, entre autres, cela. Il développe le cerveau, la créativité et ouvre aux autres cultures.
L’apprentissage tout au long de la vie : comme déjà évoqué précédemment, la formation initiale doit être perçue comme une première étape, elle doit ouvrir vers le futur, vers l’avenir. Celle-ci ne peut se passer de la formation continue. L’apprentissage tout au long de la vie est indispensable aux personnes déjà en place si on ne veut pas creuser le décalage avec les nouvelles générations mais elle doit également être perçue comme une nécessité pour toute génération à venir. Les modifications de la société, du travail, des métiers demandent une adaptation qui doit passer par une formation continue qu’elle soit formelle, non formelle ou informelle. Le partage d'expériences est un élément essentiel dans l’apprentissage tout au long de la vie, il faut être capable d'apprendre de l'autre, de ses propres méthodes d'apprentissage (digital ou autre). La réussite du processus suppose l'implication de tous les partenaires. L'éducation c'est la vie.

 

Le congrès a également été l’occasion de (re)découvrir le système de formation en alternance suisse. Celui-ci attire environ 2/3 des élèves en formation professionnelle. Il est très perméable entre les différentes filières. Le secteur privé est fort investi dans le système, ainsi environ 30% de entreprises en Suisse offrent des places en apprentissage. Les Cantons sont responsables pour l'implémentation et la supervision, la Confédération est responsable pour la gestion stratégique et le développement, les entreprises sont responsables pour les programmes, la position de l'apprentissage et la formation inter-entreprises. C’est un partenariat public-privé bien établi. Les jeunes sont engagés par l’entreprise durant leur formation et sont rémunérés à hauteur de 15 à 20% du salaire d’un travailleur.

Lors de la visite combinée d’une entreprise (dans ce cas-ci un hôpital cantonal) et d’un établissement scolaire, on a pu percevoir cette synergie entre le monde de l’entreprise et celui de la formation. L’hôpital est à la fois un lieu de travail, d’apprentissage mais également un lieu utilisé pour produire des outils d’apprentissage. Ainsi des vidéos sont réalisées en situation réelles, vidéos qui seront utilisées à la fois dans l’entreprise pour montrer des procédures mais également à l’école pour la formation avant le stage ou encore pour les éléments de e-learning. Les syllabus sont un autre exemple de collaboration, en effet, ceux-ci sont co-écrits par les enseignants et les tuteurs en entreprise.

Le système d’alternance suisse est un modèle de collaboration, de partenariat très riche mais il ne faut sans doute pas perdre de vue que le niveau économique suisse est élevé (taux de chômage très faible).

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