Derrière des prix, festivals et autres évènements festifs, l'engagement des jeunes!
Le 30 mai 2023 a été délivré le prix Liberté, à Caen. Après être allé à l’activiste suédoise du climat, Greta Thunberg, en 2019, ou encore à la rappeuse afghane Sonita Alizadeh, en 2021, il récompense cette année le Club des jeunes filles leaders, de Guinée, une association luttant contre l’excision des filles et pour leur éducation. Ce divulgâchage est l’occasion de faire le point sur cet événement inédit qui en est à sa 5e édition. Et de voir l’utilité et l’impact de festivals de ce type sur la formation des jeunes et des adultes les accompagnant.
Photo : Hadja Idrissa Bah, présidente fondatrice de l’association des jeunes filles leaders de Guinée, finaliste du prix Liberté 2023
Ce qui caractérise le prix, c’est la récompense de « combats », à savoir de causes défendues par des hommes, des femmes et les organisations qui les portent, …. Mais aussi c’est un prix décidé par les jeunes, qui décident des causes à évaluer, font partie des 24 membres du jury (mixte, français et international) et votent en ligne le vote pour choisir un gagnant sur les trois derniers finalistes (plus de 9 000 participants). Même le trophée est conçu et créé par les jeunes, autour du motif de la liberté. Ils sont aussi très présents sur scène lors de la cérémonie finale et dans la salle. Cette année 3 500 jeunes étaient dans le public du Zénith et une cinquantaine d’entre eux sur scène, avec de la danse et de la musique entre les diverses annonces.
Le pari réussi est celui de l’engagement des jeunes, autour d’un enjeu de mémoire pour la région Normandie, à savoir la libération de la France du joug nazi, incarnée par le Débarquement du 6 juin 1944. L’idée du prix, rappelée lors de la cérémonie, est d’ailleurs venue de trois anciens vétérans dont un était sur place, Charles Normand Shay. Le ou la finaliste emporte 25 000 euros pour son association, ce qui est une somme conséquente pour soutenir l’action entreprise.
Le prix est mis en œuvre par l’Institut international des Droits de l’Homme et de la Paix. Celui-ci produit des conférences au cours de l’année et des ressources pédagogiques exploitables en ateliers. Mais le prix implique aussi de nombreux partenariats, avec les autorités académiques, le ministère de l’éducation nationale, le ministère de l’agriculture, mais aussi toutes sortes d’association issues de l’éducation populaire, dont les Céméa. Ce qui signifie de nombreuses actions menées tout au long de l’année, dont le point culminant est le jour de la remise du prix, avec la matinée consacrée à des dizaines d’activités avec des intervenants en conférence ou en table-ronde, interviewés par des jeunes, sur des sites multiples dans la ville de Caen. Les objectifs pédagogiques permettent de travailler les compétences en Education aux Médias et à l’Information des jeunes : recherche documentaire, traitement de l’information, lutte contre les stéréotypes, participation et engagement, esprit critique, esprit créatif..
Ce prix Liberté, tout comme les Rencontres de l’Esprit Critique (REC) de Toulouse, sont des opportunités festives de montrer le rôle des éducateurs et des médiateurs pour faire connaître le travail à faire sur les Droits de l’Homme. Ceux-ci perdent de leur abstraction quand ils sont incarnés par des personnalités et des associations. Un message bien compris par les jeunes graffeurs, qui ont inscrit à la bombe, sur le décor de fond de la scène du Zénith, « la liberté à tout prix ».
