La formation des adultes, une solution aux problèmes sociaux: rôle des professionnels et du bénévolat
Coordinateur thématique d’EPALE, Simon Broek livre son analyse sur le rôle important des bénévoles dans la formation des adultes, mais demande instamment à ne pas oublier qu’il ne faut pas recourir à des volontaires pour remplacer les enseignants des adultes.
La formation des adultes est souvent considérée comme une solution pour résoudre de nombreux problèmes sociaux, comme l'est toute éducation en général. L'inclusion sociale, l'apprentissage des langues, les compétences dans le numérique, l'initiation à la finance et la tolérance sont autant d'aspects qui contribuent à la formation des adultes. Bien souvent, cependant, ces problèmes sociaux sont hiérarchisés sans pour autant que les budgets consacrés à la formation des adultes ne soient augmentés respectivement - un problème auquel la plupart des systèmes européens sont confrontés en matière de formation des adultes.
Raisons de faire appel à des bénévoles dans la formation des adultes.
Pour que la formation des adultes continue de résoudre certains de ces problèmes sociaux (dans ses limites financières) est de faire appel à des bénévoles. Ces derniers consacrent leur temps à aider ceux qui en ont besoin et à les sensibiliser à certains éléments qu’ils trouvent importants. En outre, ils donnent souvent des conseils dans le travail / la vie. Les bénévoles aident par exemple, les migrants à rédiger des courriers officiels, à trouver d’autres services d’assistance, les nouveaux arrivants à comprendre comment fonctionne la société d'accueil, etc.
Les bénévoles ne sont pas des «employés» pour des raisons financières. Ils ont aussi un intérêt humaniste à aider les groupes vulnérables, et cet intérêt sera particulièrement précieux dans des sociétés individualistes. Par ailleurs, le bénévolat permet de développer ses propres compétences : les volontaires acquièrent ainsi des expériences et des compétences essentielles, didactiques et sociales.
Des professionnels plutôt que des bénévoles?
Il existe cependant un problème avec le fait de travailler avec des bénévoles dans la formation des adultes. La meilleure manière d'expliquer cela est de faire une comparaison avec l’enseignement initial (primaire ou secondaire).
Souhaiteriez-vous qu’un non-professionnel enseigne et éduque vos enfants? Si les établissements doivent travailler avec des bénévoles pour éduquer les enfants, cela conduirait certainement à des débats et à des questions politiques. Alors, pourquoi est-ce différent pour la formation des adultes? Pourquoi permettons-nous à des non-professionnels d’éduquer les groupes vulnérables, ayant souvent été des migrants par le passé ou des expériences d'apprentissage négatives? N'avons-nous pas besoin de professionnels pour ce faire?
L’avenir de l'éducation par des non-professionnels
Je soutiens l'idée que l'éducation des adultes n'est pas toujours dispensée de façon organisée. J'ai même rêvé d'un monde où l'apprentissage est une partie intégrante de la vie quotidienne et du travail, découlant naturellement des activités auxquelles quelqu'un participe ou souhaite participer. Dans ce cas, l'éducation est davantage personnalisée, et les apprenants peuvent trouver par leurs propres moyens des «enseignants» et des «formateurs» ad hoc (par exemple, vous demandez à votre voisin comment faire le jardin comme apparemment il s’y connaît en matière de jardinage). Dans ce cas, les enseignants peuvent être des «amateurs» (des non-professionnels qui sont passionnés par un sujet précis).
Il ne faut cependant pas mélanger ces deux optiques: pour un grand groupe d’élèves adultes (plus vulnérables), l'enseignement dispensé de manière organisée, et confier l’apprentissage aux bénévoles signifie ne pas offrir aux élèves l'aide dont ils ont besoin et qu’ils méritent.
Statut professionnel
De plus, recourir à des bénévoles pour former des adultes donne l'impression que la formation des adultes est de fait, une activité de bénévolat, ce qui entache l’image des professionnels de l'éducation. Comment expliquez-vous que des professionnels et des bénévoles puissent exercer la même activité sans réduire le statut professionnel des enseignants?
Valoriser le bénévolat, mais ne pas mélanger le rôle des professionnels et celui des non-professionnels
Le bénévolat est une bonne chose. Il permet de créer des sociétés plus résilientes et mieux ancrées. Le bénévolat ne peut cependant pas remplacer le rôle des professionnels lorsqu’il s'agit d’éduquer. Si la formation des adultes est un service social tout comme les autres formes d'enseignement ou de soins, il en est de la responsabilité d’une personne détenant les compétences nécessaires pour le faire. Il ne faut pas laisser l’éducation des adultes aux non-professionnels.
Vous trouverez des modèles européens sur la façon dont les bénévoles collaborent aux côtés d'autres professionnels. Toutefois, nous devons encore réfléchir à la manière dont les enseignants pour adultes peuvent travailler avec des volontaires pour parvenir à de meilleurs résultats.
Êtes-vous d'accord avec les points soulevés dans cet article? Faites-nous part de vos commentaires ci-dessous.
Simon Broek a participé à plusieurs projets de recherche européens sur l'éducation, des questions relatives au marché du travail et le secteur des assurances. Associé gérant à l'Institut Ockham chargé d’appuyer les politiques, il a informé la Commission européenne, le Parlement européen et les agences européennes sur les questions liées aux politiques en matière de formation, à l'apprentissage tout au long de la vie et au marché du travail.
Commentaire
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Wolontariusz a profesjonalista
Interesting topic. In my
Önkéntes = laikus?
rola wolontariatu w edukacji dorosłych