La formation des adultes et les inégalités : quelles questions faut-il se poser lors de la conception du "Parcours de renforcement des compétences" ?


La formation des adultes est généralement considérée comme un outil d’inclusion sociale, mais le coordinateur thématique EPALE Simon Broek fait entendre une voix divergente : selon lui, si elle n’est pas correctement mise en œuvre, la formation des adultes peut effectivement contribuer aux inégalités.
Au cours des dernières décennies, dans de nombreux documents de politiques européennes, la formation des adultes a été considérée comme une chance de nouveau départ pour les citoyens, un moyen de palier aux manques de compétences, aux inégalités et à l’inégalité des chances. En outre, selon l’initiative Parcours de renforcement des compétences, près de 70 millions d’Européens éprouvent des difficultés à lire, à écrire, à calculer et à se servir des outils numériques dans la vie quotidienne. Sans ces compétences, ceux-ci ont plus de risques de connaître le chômage, la pauvreté et l’exclusion sociale.
Les Parcours de renforcement des compétences ont pour objectif d’aider les adultes à acquérir un niveau minimum en lecture, en écriture, en calcul et dans la maîtrise du numérique et/ou à élargir leur champ de compétences par une qualification d’enseignement secondaire supérieur ou un équivalent (niveau 3 ou 4 du Cadre européen des certifications, CEC, en fonction des dispositifs nationaux).
La formation des adultes accroît-elle les inégalités ?
Certains considèrent que la formation des adultes augmente les inégalités. Examinons ce point plus en détails.
De nombreuses études ont affirmé que le niveau de scolarité a un effet sur la participation des adultes à la formation. Les personnes qui ont au moins terminé leurs études secondaires supérieures ont trois fois plus de chance de suivre une formation pour adultes que les autres. C’est ce qu’on appelle l’effet Matthieu des avantages cumulés : plus on vous offre d’opportunités d’apprentissage, plus vous rencontrerez d’autres occasions d’apprentissage, et ceux pour qui ces opportunités sont peu nombreuses restent bloqués.
Le cas de l’automatisation
L’OCDE a mené une analyse sur la part des emplois qui risquent d’être automatisés :
- 15% des tâches pourraient être effectuées par des ordinateurs et des robots.
- 30 % des emplois risquent d’être complètement automatisés.
Ces chiffres semblent alarmants, mais cette situation d’évolution du marché du travail n’est pas nouvelle : les travailleurs se sont toujours adaptés et continueront à le faire.
Pour être capables de s’adapter, ceux-ci doivent posséder les bonnes compétences et c’est à ce niveau-là que la formation des adultes pose problème et augmente les inégalités.
L’analyse de l’OCDE (fondée sur le programme d’évaluation PIAAC) montre que l’automatisation risque plus d’entrainer une polarisation du marché du travail qu’un chômage de masse. Ceux qui n’ont pas les compétences nécessaires pour trouver un emploi exigeant des qualifications plus élevées auront moins d’opportunités de progresser dans leur carrière et d’améliorer leurs conditions de vie.
Nous savons tous que des adultes peu qualifiés entament moins souvent une formation que ceux qui sont hautement qualifiés. En outre, les PME offrent moins de formations aux employés que ne le font les grandes entreprises. C’est pour cette raison que l’offre de formation pour les personnes peu qualifiées a tendance à renforcer les inégalités plutôt que d’y remédier. Ce phénomène est également dû au fait qu’il est plus rentable pour les employeurs d’investir dans des personnes déjà formées que de former leur personnel.
"Parcours de renforcement des compétences" (Upskilling Pathways)
Comment nous assurer que les nouvelles politiques répondent à ce problème et ne contribuent pas à le renforcer ? C’est une question que les décideurs et les acteurs de la formation des adultes doivent se poser lors de la mise en œuvre des Parcours de renforcement des compétences dans leur pays. Ils doivent en outre se poser d’autres questions, telles que :
- La formation pour adultes est-elle accessible à tous ? Quels sont les obstacles qui empêchent les apprenants de suivre un parcours de formation ?
- Comment encourager ceux qui en ont besoin à suivre une formation ? Quelles structures de soutien mettre en place pour les apprenants désavantagés ?
- Les politiques de sensibilisation atteignent-elles ceux qui ont le plus besoin de formation ?
- Les formations sont-elles adaptées aux besoins de ceux pour qui celles-ci sont le plus nécessaires ?
En conclusion, l’objectif du Parcours de renforcement des compétences est d’offrir à tous les adultes l’opportunité de renforcer leurs compétences. Or, cela signifie que les politiques doivent cibler les groupes qu’il est difficile d’atteindre et d’impliquer, et il s’agit là d’une démarche coûteuse dont les résultats sont incertains. C’est pourquoi nous devons veiller à ce que les politiques, comme pour la cueillette des fruits, ne se contentent pas seulement d’attraper ceux qui sont atteignables, mais qu’elles aillent également chercher ceux qui sont un peu plus haut afin que les dispositifs de formation des adultes constituent réellement un remède aux inégalités.
Simon Broek a participé à plusieurs projets de recherche européens sur l'éducation, les questions du marché du travail et le secteur des assurances. Il a conseillé la Commission européenne, le Parlement européen et les agences européennes sur les questions liées aux politiques éducatives, à l'apprentissage tout au long de la vie et aux questions du marché du travail. Il est également Managing Partner au sein de Ockham Institute of Policy Support.
Commentaire
Šādos brīžos daudz atkarīgs
Svarīgs ir atbalsts no darba devēja puses, lai mazinātu šo sabiedrības plaisu. Ja darba devējs ir gatavs piedāvāt iespēju un atbalstu mazkvalificēta personāla zināšanu pilneidei un, iespējas, karjeras izaugsmes iespējas, tad arī, ne viesiem, bet vismaz daļai radīsies ne tikai iespēja, bet arī vēlme pašpilnveidošanai un ticība sevī.
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Manuprāt, nevienlīdzība
Manuprāt, nevienlīdzība cilvēku starpā vienmēr pastāvēs un pieaugušo izglītība nav tas vienīgais iemesls kā dēļ. Visi cilvēki jau pēc savas būtības nav vienādi, katram ir savi dzīves uzskati, pieradumi, viedokļi... Tāpēc izglītības līmenis un prasmju kopums ir atkarīgs tikai no cilvēka motivācijas kaut ko papildus uzzināt, apgūt un virzīties tālāk. Tie cilvēki, kuri papildus nemācas parasti iekšapzinā ir apmierināti ar savas dzīves situāciju, jo viņi tikai lamā un vaino visus apkārt, ka viņi ir tādi, kādi ir, bet paši, lai kaut ko mainītu, neko nedara. Es domāju, ka nav nekādas jēgas biedēt viņus ar to, ka vairāki amati tiks automatizēti nākotnē. Šādiem cilvēkiem ir jāpazaudē viss, lai iesāktu kaut ko darītu un virzītos uz priekšu. Es uzskatu, ka pieaugušo izglītība ir laba lieta. Tai, protams, ir jābūt pieejamai katram, bet nav naivi jādomā, ka visi šo iespēju izmantos – tā nebūs. Laba iespēja vienmēr sasniegs savu mērķauditoriju!
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Pieaugušo izglītība un nevienlīdzība
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Pieaugušo izglītība un nevienlīdzība
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Piekrītu Saimona Broeka
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Vai vēlme strādāt ietekmē vēlmi mācīties?
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Pieaugušais un izglītība?
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Bet vai tu šeit nerunā par
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Skumji, ka darba devēji
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Un atkal tas pats
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Kas täiskasvanuharidus on
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poliitiline tabuteema?
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Piekrītu uzskatam, ka
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loan offer
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Uzskatu, ka nevienlīdzība