COVID-19 : la santé mentale et le bien-être de toutes les personnes apprenantes




Au moment où la plateforme Européenne pour l’Education et la Formation tout au long de la Vie publie une position depuis Bruxelles, j’ai demandé à Madame Brikena XHOMAQI , sa directrice d’exposer ce qu’elle entend par ce titre « LA SANTE MENTALE ET LE BIEN ETRE DE TOUTES LES PERSONNES APPRENANTES. » . Elle a accepté de répondre à trois questions.
- En quoi le COVID-19 crée un problème de santé mentale pour les apprenants ?
Les choix de lutte contre le COVID-19 et notamment les mesures de confinement ont des profondes conséquences psychologiques pour nous tous : anxiété, dépression, peur pour nous-mêmes et pour nos êtres chers, inactivité, stress.
Les activités de l’enseignement et de l’apprentissage sont devenues des facteurs de stress. Et il est curieux que la sécurité en matière de santé mentale des apprenants, des enseignants, des formateurs ne soit pas présente dans les programmes d’urgence des différents pays. Comment se traduit ce stress ? Les méthodes d’apprentissage sont soumises à des nouvelles formes de travail, à une nouvelle évaluation des capacités, à des incertitudes sur les manques d’équipements et de manière évidente à des compétences nouvelles à mettre en œuvre.
Les éducateurs au sens large doivent porter sur leurs épaules « le fardeau » des systèmes d’éducation et de formation. Ceci est vrai pour les systèmes formels d’enseignement (l’école, les lycées, les Universités), mais aussi pour tout le secteur de l’éducation des adultes. Les éducateurs manquent d’outils et de ressources adéquates dans des écosystèmes « hostiles » et en mouvement permanent.
Pendant trop longtemps, le rôle social même des enseignants, éducateurs et formateurs a été ignoré. Dans l’éducation des adultes, ce rôle social était un peu plus reconnu, mais sans avoir une reconnaissance institutionnelle. L’urgence d’aujourd’hui montre que les pays doivent plus investir dans la formation, afin que les compétences, toutes les compétences dont les éducateurs ont besoin pour créer des environnements d’apprentissage inclusifs et innovants, puissent être acquises.
- Le numérique est-il une solution unique pour les systèmes éducatifs ?
Evidemment aujourd’hui, et depuis une dizaine d’années, ce sont les compétences numériques qui sont sous les projecteurs de l’Union Européenne, comme des différents pays. Affirmer que l’éducation commence et se termine par un écran, signifie nier tous les aspects sociaux de l’apprentissage.
Les compétences générales, l’intelligence émotionnelle, la créativité sont tout aussi importantes. Dans les processus de formation, c’est un ensemble de compétences qu’il faut mettre en place. Il est inutile de penser les choses de manière « monochrome ».
Il ne faut pas penser les outils numériques comme une simple adaptation des contenus d’aujourd’hui à transmettre en gommant la place de l’éducateur. Il faudra inventer de nouvelles formes éducatives redéfinissant la place de l’apprenant, de l’enseignant, de l’autonomie et de la liberté d’apprendre, la place de groupe de pairs, bref de nouveaux environnements d’apprentissage. Mais pour cela il faut des moyens et des investissements, ce que les Etats n’ont pas débloqués à leur juste mesure.
Un avenir distopique est venu frapper à nos portes depuis le mois dernier, et les systèmes éducatifs et de formation des Etats Européens n’étaient pas préparés pour relever de tels défis.
- Comment voyez-vous l’avenir pour l’éducation à tous les âges de la vie ?
Dans ce contexte, je pense qu’il faut peut-être collecter et réunir l’expertise très riche de l’expérience des fournisseurs de services de formation en ligne qui existent dans les secteurs formels, non formels et informels. Il faudra ensuite travailler avec l’ensemble des acteurs à la conception et la prestation d’un enseignement et d’une formation inclusifs de haute qualité.
De la même manière que les récessions économiques provoquent de grandes inégalités, nous sentons qu’un des résultats les plus tangibles de l’épidémie de COVID-19 est de créer ou de risquer de créer un fossé entre les apprenants.
En Europe, la région la plus riche du monde, il est dit à des milliers d’apprenants de suivre des formations, des cours en ligne. Mais nombre d’entre eux n’en ont pas les moyens : mauvaises connexions internet, pas de matériel ou celui-ci est partagé par plusieurs personnes. Sans compter que pour apprendre en ligne, il faut une motivation plus forte que le présentiel, et que certains environnements domestiques ne favorisent pas cette disponibilité mentale.
Et puis nous devons aussi penser à tous les exclus potentiels, migrants, personnes handicapées.
Un appel à l’accès universel à l’éducation pendant la pandémie a été lancé par 28 députés de 13 pays, de différents groupes politiques. Nous soutenons cet appel en tant que Lifelong Learning Platform. C’est un courrier à l’Union Européenne pour ne pas créer des phénomènes d’exclusion dans un contexte de e-learning.
Plus que jamais, la société civile doit se mobiliser pour que la crise aujourd'hui nous fasse créer des situations d'accès universel à l'éducation à tous les âges de la vie. Tous les acteurs, dont les apprenants, quel que soit leur âge doivent être au centre des discussions à venir pour aller vers cette inclusion sociale qui est nécessaire pour vaincre d'abord la crise sanitaire immédiate. L'apprentissage, la formation sont des armes pour vaincre l'exclusion. Ces dernières années, les Etats l'avaient publié, comme ils avaient oublié l'importance des services de santé solidaires et non liés à des intérets économiques "en temps de coronavirus". Nous espérons que demain sera différent, plus inclusif et plus innovant.
Pour aller plus loin :
https://aegee.blogactiv.eu/2020/03/31/refugees-and-covid-19/
https://eaea.org/2020/03/31/digital-learning-as-a-challenge-and-opportunity/
David LOPEZ Coordonnateur Education Populaire EPALE France
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Learning environments
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Mental health and dreams
La falta de sueño se manifiesta en forma de muchas pesadillas con cosas que nos dan mucho miedo como muerte, correr y no poder, fracasos, serpientes, arañas, cucarachas (ver más aquí) o al propio contagio (ver más aquí). Yo estoy especializada en salud mental y trastornos del sueño, y os puedo asegurar que el COVID ha generado muchos problemas de descanso entre mis pacientes y en el mundo en general. Específicamente en los estudiantes, al no poder hacer vida normal, al sentir el estrés de haber perdido un año de vida en sus estudios y otros factores, tienen muchas pesadillas y malos sueños derivados precisamente de este propio estrés. Incluso haciendo una pequeña interpretación de los sueños, nos damos cuenta de que este problema afecta directamente a la vida cotidiana.